C’est LA question qui obsède les auteurs débutants et celle qui hante les écrivains accomplis. 

Est-ce que l’écriture de livre est un processus qui s’apprend ? 

Sans s’enfermer dans l’éternel débat entre inné et acquis, nous sommes tous curieux de comprendre à quel point le mystère de l'écriture d’un livre tient de l’intuition, du talent, du génie et quelle part peut être attribuée à de l’apprentissage. 

Voici quelques éléments de réponse…

Qui est doté du génie de l’écriture ? 

Affirmer qu’il n’y a besoin que de sueur dans l’écriture d’un livre serait mentir. Que le moteur soit votre passion, votre élan artistique, ce que l’on nomme inspiration, talent, génie ou encore intuition, est nécessaire dans l’assemblage qui permet d’emmener l’écriture d’un ouvrage jusqu’au bout. 

Ecrire un roman, un recueil de nouvelles, ou encore des poèmes requiert d’y apporter son individualité pour justement se distinguer par notre vision du monde sur des sujets qui, de toute manière, auront déjà été abordés par d’autres. 

Tout a déjà été écrit — au sens de traité, abordé, examiné — mais jamais par vous. Donc, ce que vous choisirez d’écrire aura forcément son originalité à condition d’y apporter de la rigueur et d’éviter les clichés et les généralités que de nombreux auteurs débutants peuvent intégrer. 

Révéler son authenticité et en faire l’essence de ses écrits, c’est à mon sens ce que l’on peut nommer talent aujourd’hui. Nécessaire donc mais insuffisant. 

Formations à l’écriture : est- ce pour se rassurer  ? 

Pour qui la dimension d’apprentissage en écriture est-elle évidente dans le parcours d’un auteur ? Ne voit-on l’intérêt de suivre une formation pour écrire que pour les auteurs débutants ? 

Certes, apprendre à écrire un livre structure les premières années de nombreux écrivains débutants mais cela devrait rester un motto tout le long de la carrière d’un auteur car l’apprentissage peut prendre diverses formes. 

Il y a les formations au long cours à l’université, les stages proposés en présentiel ou en ligne, ou encore les parcours proposés par des écoles d’écriture ou des maisons d’édition. Ce genre d’apprentissage — encadré, formalisé, avec des auteurs, éditeurs ou pédagogues comme “enseignants — se développe à grande vitesse en France, en particulier pour les formats à distance. 

Les formations sont de qualité variable, plus ou moins longue et intensive mais ont toutes l’avantage de cadrer le processus d’écriture, d’y impulser un rythme, et souvent d’encourager l’auteur à prendre son élan. 

Mais apprendre à écrire un livre peut couvrir une réalité bien plus vaste : échanger avec ses pairs, assister à des conférences et des retours d’expérience, emmagasiner conseils et bonnes pratiques, sortir de sa zone de confort en écrivant sur des sujets ou en adoptant des formats dont vous n’avez pas l’habitude…

La liste est longue mais cela permet d’appuyer sur le fait que l’apprentissage est un sujet du quotidien de mon point de vue, en écriture comme ailleurs. 

Apprendre à écrire un livre : une question de dialectique ? 

Vous l’aurez compris, pour ma part j’en suis convaincue : il faut mobiliser apprentissage formel et intuition, formations et grain de soi, stages et échanges avec ses pairs pour véritablement apprendre à écrire un livre. Et l’apprendre tout au long de sa vie, encore et encore, pour se projeter dans un élan de renouveau, de remise en question et d’authenticité au fil des années. 

Je plaide donc pour une dialectique de ces éléments, la complémentarité des deux approches pour se former en tant qu’auteur.