10 étapes pour écrire un roman. 

Comment écrire un roman en 3 mois ou grâce à de précieux conseils d'auteurs célèbres. 

Il existe des centaines d'articles en ligne, dans les magazines spécialisés ou encore dans des livres et tous ont leurs enseignements pour vous donner confiance, vous aider à concrétiser vos projets d'écriture, à leur donner vie et les emmener jusqu'au bout. Qu'il s'agisse de l'auto-édition, de la publication par un éditeur ou juste d'atterrir dans votre tiroir pour se faire oublier une fois finalisés. 

Ici, j'aimerais vous partager mon point de vue de primo-romancière. Mon premier roman Les pavés du pardon est paru le 21 août dernier aux éditions Brandon. Et j'aimerais partager un retour d'expérience le plus honnête possible, réaliste sur toutes les joies et les découragements que cette aventure m'a fait ressentir. Oui, pour moi, ce sont avant tout des émotions fortes que m'ont procurées papier, encre et pixels. 

J'espère que vous pourrez en tirer à la fois de la motivation, une certaine prise de conscience sur l'intensité et la durée du processus, et la proactivité que cela exige d'écrire un roman. 

Comment écrire un roman : 3 choses à savoir

Écrire encore et encore pour se muscler

Entreprendre un projet d'écriture, c'est comme aller courir pour quelqu'un qui participe à un marathon ou comme un adolescent qui pratique son solfège pour le concert de fin d'année au conservatoire. On s'entraîne. Pour s'habituer à l'effort et le désacraliser, pour progresser en technique, en endurance, en souffle, pour maintenir une discipline qui devient notre moteur lors des mauvais jours, pour se construire une ligne directrice permettant, jour après jour, de lier son quotidien à la réussite de son objectif. Le marathon, le concert, le roman. 

L'écriture est tout sauf linéaire

L'écriture est multiple, parallèle, multidimensionnelle avec des aller-retours, des contre-sens, des errements, des pauses, des accélérations. Écrire un roman, c'est bien accepter que tout se joue en même temps, d'où le besoin de multiples relectures et réécritures des mêmes passages ; car un texte a de multiples dimensions et toutes doivent être couchées sur le papier ou l'écran, analysées, améliorées, pensées : personnages, descriptions, style d'écriture, rythme, fils narratifs, orthographe, grammaire... Et j'en passe !

Pour Les pavés du pardon, j'ai d'abord rédigé les différentes "scènes" par ordre chronologique pour ensuite les désorganiser afin de construire le fil narratif. Ce que vous lisez lorsque vous découvrez le roman, de la première à la dernière page. C'est une méthode comme une autre, probablement l'une des plus directes dans la compréhension et la prise en compte de ce processus non linéaire. 

Tenir, malgré les changements de rythmes

Écrire un roman requiert d'accepter les longues phases d'écriture et, plus encore, de réécriture qui s'étalent sur des mois, des années. Il s'agit de faire de la place à un projet qui vous accompagne sur la durée, d'aménager son quotidien pour prendre en compte cette "nouvelle habitude" et prendre son mal en patience les jours de découragement, de frustration, de manque d'inspiration. Car chaque étape est formatrice. Accepter de moins faire de sport, de passer un peu moins de temps avec sa famille, ses amis, de se lever plus tôt ou de se coucher plus tard. Bref, de faire exister votre projet d'écriture au quotidien, physiquement et mentalement. 

L'écriture et la publication des Pavés du pardon se sont étalées sur plusieurs années et j'ai cru, à plusieurs reprises, que le roman ne verrait pas le jour. Mais tenir bon sur la durée nous permet d'accéder à une forme de résilience qui nous donne d'autant plus de puissance. Et de joie lorsque votre projet d'écriture, effectivement, aboutit. 

À chaque étape, se réjouir du chemin parcouru

Pour ce premier roman, je me suis rendue compte que m'immerger dans une même histoire des années durant me procurait tout sauf de la lassitude. Approfondir les mêmes personnages jusqu'à ce qu'ils me paraissent exister vraiment, affiner les termes choisis des descriptions jusqu'à effleurer les pierres de la gare du Nord à travers mon clavier, et tisser autant d'intrigues qu'il n'en existe pour former une vie. Plusieurs vies qui s'entrecroisent. 

Je ne me pose qu'une question encore : quand pourrais-je recommencer ? 

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Si vous souhaitez vous faire une idée des Pavés du pardon, découvrez la chronique littéraire parue dans 20 minutes ou encore sur le site de Sciences Po par le Club Littérature des Alumni.